Cantor Raphaël Cohen

Après plus de vingt ans de carrière, Raphael Cohen reste un véritable passionné de la ‘hazanout, et a contribué grâce à sa longue expérience, à la découverte et la formation de nombreux talents.

Il est le fondateur et le président de l’APAC (Association pour la Promotion de l’Art Cantorial), au travers de laquelle il a largement contribué à la popularisation du chant liturgique juif (‘hazanout), grâce à de nombreux concerts en Europe, au USA et en Israël.

L’APAC s’inscrit également dans la Cité et s’est fixé la défense de causes d’intérêt général, la lutte contre toutes les formes d’intolérance: la musique et la voix étant des éléments fédérateurs de toutes les sensibilités.

En 2007 il fonde en partenariat avec le Consistoire de Paris (Ile de France), la Chorale Juive de France CJF.

La ‘Hazanout est l’art vocal développé en Europe de l’Est par les ‘Hazanim (chantres), chargés traditionnellement de diriger les offices religieux. Au faîte de son perfectionnement, cet art exprimait ce qu’il y avait de plus noble et de plus sublime dans l’âme juive. Le Hazan incarne donc une des plus anciennes fonctions de la synagogue.

Si à l’origine il fut le gardien des textes sacrés de la liturgie hébraïque, déjà au Moyen Âge il en devient l’interprète musical. Jouissant d’un statut d’estime, il était néanmoins soumis à des exigences qui l’exposaient à une tension permanente découlant de son double rôle de représentant éthique de la communauté et d’artiste éthique.

L’ornement vocal devait souligner le sens et l’expressivité des textes liturgiques en tant que « Kavanah  » (concentration mystique) musicale. L’émancipation du judaïsme européen, qui permit l’édification des temples monumentaux au 19ème siècle, entraîna une modification dans le style et les techniques de la musique synagogale. Les mélodies traditionnelles furent consignées par écrit et interprétées désormais selon les goûts savants de la musique européenne par un cantor professionnel accompagné d’une chorale.

Un nouveau style, où se mêlaient souvent accents ‘hassidiques et des mélodies Klezmer, fut donné par Salomon Sulizer (1804-1890) premier ministre-officiant de Vienne, dont la musique fut très appréciée par F.Liszt. La fin du 19ème siècle- jusqu’à la seconde guerre mondiale- marque l’age d’or de la Hazanout.

La musique cantoriale, tirant pleinement parti de la diffusion des phonographes, exerça une influence immense sur les foules. Elle engendra une pléiade d’éminents hazanim, dont Yosselle Rosenblatt (1882-1933),acclamé comme le plus grand chantre de tous les temps.

Presque étouffée par les flammes de la haine nazie, la voix de la ‘Hazanout refleurit dans le monde entier et surtout en Israël.